NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




La fin compliquée du « quoi qu’il en coûte »







1 Septembre 2021

Bruno Le Maire l’a dit : le « quoi qu’il en coûte », c’est bientôt terminé. On sait que le fonds de solidarité par exemple cessera de prendre en charge les demandes d’indemnisation le 30 septembre. Le problème, c’est que la reprise annoncée de l’économie est en partie artificielle...


L’économie française dopée comme jamais par l’argent gratuit

La fin compliquée du « quoi qu’il en coûte »
À lire et entendre les ministres qui essaiment les plateaux radio et télé à la rentrée, tous les signaux de l’économie française sont au vert. Les recettes de TVA ont même dépassé au premier semestre les recettes de TVA « témoin » de la même période, en 2019.

Si l’activité économique globale est entre 1 et 2 points en dessous son niveau « normal », c’est marginal, à les entendre. 

La réalité est malheureusement bien différente. En commentant les chiffres de l’économie pour 2021, aussi bien les mois écoulés, que ceux à venir, tous oublient de dire combien ces statistiques sont faussées par le fameux « quoi qu’il en coûte ». 

Ainsi, prétendre que l’économie française a retrouvé son niveau normal, ou quasiment, en cette veille de rentrée, en omettant les quelque 240 milliards d’euros d’aides et subventions ou exonérations versées ou accordées en 2021, est tout simplement irresponsable et malhonnête. 

Des secteurs comme le tourisme très touchés

Dans la réalité, des pans entiers de l’économie n’ont absolument pas renoué avec les chiffres d’avant la pandémie. La liste est longue, et être exhaustif est quasiment impossible, mais il suffit de voir dans quel état se trouve le secteur du tourisme par exemple pour comprendre. Pas dans les stations balnéaires bien entendu, qui ont fait le plein cet été ! En Île-de-France en revanche, ou le tourisme au sens large pèse près de 10% de l’activité économique, c’est la soupe à la grimace. Les touristes étrangers, qui représentent parfois 80% de la clientèle, n’étaient pas au rendez-vous.

Dans l’événementiel, même chose : les plus chanceux sont à 30% de leur volume d’affaires normal. Les petits commerçants de centre ville ne tiennent pas d’autre discours : eux aussi n’ont pas retrouvé leurs clients. Après des soldes aux résultats médiocres, rares sont ceux qui dépassent les 80% de chiffre d’affaires comparé à 2019. 

La restauration, les cinémas, la culture au sens large ? Que ce soit le Pass sanitaire, la peur, ou le changement de comportement social et de type de loisirs qui commence à s’installer dans les mentalités, ou encore la météo morose, ils sont tous dans les choux.

On pourrait continuer ainsi longtemps, mais la réalité est là, et elle est cruelle. Beaucoup d’entrepreneurs ont mangé leur pain blanc. Les plus prudents jusqu’ici attaquent le PGE qu’ils avaient mis de côté. Ceux qui l’ont déjà utilisé se lancent dans la cavalerie, qui permet de tenir quelques mois.

Mais les faits sont là : après une baisse historique du nombre de défaillances d’entreprises, Il faut s’attendre à des milliers de fermetures par mois dès la fin de l’année, ou au plus tard, début 2021... En plus du « flot normal » de défaillances, bien évidemment.

Sauf si le « quoi qu’il en coûte » redémarre sous une autre forme, en reniant son nom. D’autant plus facilement, si l’épidémie repointe le bout de son nez, avec une cinquième vague...